De son enfance pleine de rêves à sa disparition brutale, Diana Spencer a connu le destin fulgurant d'une héroïne tragique. Mais qui se cachait derrière la princesse trahie et bafouée ? Quels mots n'a-t-elle pas pu dire ?
En lui prêtant sa plume pour comprendre de l'intérieur ses non-dits, Christine Orban ressuscite la voix d'une femme qui ne demandait qu'à être aimée. Sacrifiée sur l'autel de la monarchie, Lady Di finira malgré tout par se libérer de ses chaînes.
Savant jeu de miroirs, déchirante confession, le portrait intime d'une femme comme les autres mais qui restera à jamais « Mademoiselle Spencer ».
Éditions Albin Michel - Note: ⭐️/5 - Cultura - Amazon
Il y a des livres qu’on ouvre avec un frisson d’attente. Peut-être à cause du nom qui y est inscrit. Peut-être à cause du visage — celui d’une princesse que l’on croit connaître depuis toujours, tant elle a traversé les écrans, les photos, nos mémoires.Mais il arrive aussi que ces livres nous échappent.Ou plutôt qu’ils échouent à saisir ce qu’ils voulaient ressusciter.
Le roman de Christine Orban consacré à Diana Spencer m’a laissée... perplexe. Non pas parce qu’il est malveillant — au contraire, il y a une volonté sincère de tendresse, de réparation.Mais parce qu’il ne m’a rien appris. Et surtout, il n’a rien révélé que le silence ne disait déjà mieux.
Le récit est écrit à la première personne. Diana parle. Ou plutôt, elle pense à haute voix, dans une sorte de monologue intérieur adressé à personne.On la suit à l’aube de son mariage avec Charles.
On comprend sa candeur, son besoin d’amour, ses maladresses — tout ce que l’histoire officielle a déjà disséqué. Mais c’est justement là que réside ma gêne.
Rien de nouveau sous le soleil monarchique.
Et surtout, cette voix prêtée à Diana — cette tentative de dire “je” à sa place — me paraît presque déplacée.Non par irrespect, mais par excès d’intention. Comme si vouloir trop bien faire, c’était déjà trahir un peu. La plume de l’autrice, douce mais un peu terne, ne parvient pas à habiter pleinement ce personnage tant aimé. Elle frôle, esquisse, mais n’incarne jamais. Et le texte, haché par une mise en page curieuse, semble presque fuir l’émotion.
Paradoxalement, ce sont les personnages secondaires — Charles, Camilla, la famille royale — qui m’ont retenue. Leur froideur, leur fragilité même parfois, sont bien brossées. On retrouve les jalons que l’on connaît tous : les non-dits, les pressions, les regards fuyants. Il y avait là un roman possible. Mais pas celui de Diana.
Peut-être que certaines icônes devraient rester des images. Des silences éloquents. Des souvenirs à deviner, à contempler, mais pas à réécrire. Diana est de celles-là.
Et je suis sortie de ce livre avec l’impression qu’on avait voulu parler à sa place, là où son absence suffisait déjà à tout dire. Pour qui aime la royauté, les récits historiques, les drames intimes, il y a d’autres chemins : des biographies fouillées, la série “The Crown”, ou même les documents d’époque.
Ils ne sont pas forcément plus neutres — mais ils ont cette pudeur que ce roman, parfois, oublie.
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