menu

Image 1 Image 2 Image 2

Le destin d’Anjali - Hema Macherla



Anjali a dix ans quand on la marie à un homme qu’elle n’a jamais vu. Et à peine seize quand elle se retrouve veuve et condamnée à être brûlée vive pendant la crémation de son époux. Ainsi l’exigent les cruelles coutumes encore en vigueur en Inde à l’orée des années 1920.

Si Anjali réussit à échapper aux flammes, c’est pour trouver refuge — du moins le croit-elle — auprès d’une femme qui se révèle être une dangereuse entremetteuse et va tenter de monnayer sa beauté adolescente auprès d’un potentat riche et pervers.

Dans un pays encore sous contrôle britannique, mais qui connaît déjà de violents soubresauts indépendantistes, quel peut être le destin d’une femme belle et rebelle en quête de liberté ?



Editions Mercure de France / Prix: 25€ / Cultura / Amazon / Decitre


Mon avis

C’est un roman qui suit une jeune fille indienne en 1920 qui va malheureusement subir sa condition de femme, et le poids des traditions qui ne sont pas non plus à l’avantage de ces dernières. n plus de cela, cette histoire s’inscrit dans un contexte particulier puisque nous sommes en pleine colonisation de la Grande-Bretagne et que cela créer des tensions très vives et de la montée d’une figure très importante, Gandhi et sa non-violence.

J’aimerais, avant d’aller plus loin dans l’intrigue, parler de la qualité de cet ouvrage grâce à son autrice qui est elle-même indienne. Il y a dans ce roman de très nombreuses références à l’histoire, aux traditions très précises touchant notamment les filles. Ainsi, on (re) découvre les mariages des petites filles avec des hommes plus âgés, la honte de ne pas être mariées et surtout cette tradition cruelle envers les veuves, brûlées vives avec leurs époux, car une femme ne doit pas rester seule ou alors leur tenue spéciale et voyante si elles gardent la vie contrairement aux hommes qui ont seulement un deuil de trois mois. Évidemment, l’éducation est limitée aux hommes et est mal perçue de façon à garder un pouvoir sur ces dernières. Ce sont toutes ces inégalités à la fois dans la société et dans la religion ancestrale venant d’une lecture de textes sacrés que dénonce l’autrice au travers du destin d’Anjali qui subit de plein fouet tout cela.En plus, j’ai vraiment apprécié que l’immersion dans cette époque et dans cette image de la société, que les termes de cette culture soient gardés et expliqués à la fin de l’ouvrage pour bien saisir le vocabulaire. Cela apporte une dimension à l’ouvrage que je trouve important à souligner.

“Seule avec ses pensées, Anjali réfléchit à sa situation et se rendit compte que ses libertés étaient restreintes. Mais son sort n'était rien comparé à celui de la fille de l'astrologue, qui, simplement parce qu'elle avait perdu son mari, se retrouvait emprisonnée à jamais, en retrait du monde, comme si elle avait commis une faute terrible.”

Concernant l’intrigue, je l’ai trouvé dynamique et bien menée jusqu’à la fin, même si je ne vais pas cacher que l’on devine un peu rapidement la fin. Néanmoins, j’ai trouvé très intéressant de voir cette petite fille qui va se retrouver sous l’autorité de quelqu’un de son sexe une femme plus âgée qui va se servir d’elle pour sa beauté. Cela prouve aussi une oppression venant de son propre sexe. À cela s’ajoute une seconde intrigue, avec le personnage de Saleem qui est amoureux de cette jeune femme et qui va chercher à la retrouver, mais par des quiproquos, va mettre du temps et qui est au service d’un colon britannique qui va avoir une place importante dans le déroulement de cette intrigue. À cela, s’ajoute la gronde politique face à cette pression de la Grande-Bretagne, des impôts et des changements de ce pays que les colons cherchent à améliorer, pensant “mieux savoir”.

Vous l’aurez compris, la fiction se mêle à une réalité très riche et intense. Alors que la société lutte contre ses colons qui ne comprennent rien aux traditions, à leur façon de vivre, ces mêmes hommes continuent d’oppresser leurs propres soeurs, mères, femmes ou filles. Ces changements trouvent donc une limite qui se justifie par “la sauvegarde des traditions ancestrales”, qui je le rappelle, sont toujours plus clémentes pour les hommes.

C’est une lecture que je vous recommande pour mieux comprendre cette culture et ces traditions, les conditions de ces femmes et fillettes qui portent encore aujourd’hui ce poids. Une lecture féministe à lire et qui se fait aussi facilement grâce à la plume fluide et accessible de l’autrice Hema Macherla.


* Service presse - Chronique non-rémunérée*

Mamzelle Potter - Blog littéraire

Blog littéraire né 2017 pour partager la passion des livres d’une trentenaire lyonnaise. Coups de cœur, déceptions, de la littérature jeunesse à celle classique, en passant par les thrillers et ceux graphiques ! Je partage aussi mon organisation livresque, ma vie de blogueuse littéraire.

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre commentaire 🌿

Plus récente Plus ancienne

Formulaire de contact