Yasmina, psychologue de 35 ans, est consommatrice de programmes de télé-réalité. Petite dernière d'une brillante famille d'universitaires, elle décide de leur prouver que la télé-réalité est un sujet de recherche digne d'intérêt et parvient à se faire embaucher sur le tournage d'une émission comme journaliste.
Plutôt que de s'arrêter au constat méprisant que ces émissions sont au mieux mainstream et au pire avilissantes, les autrices interrogent avec intelligence et humour les mécanismes psycho-socio qui viennent se nicher dans ce désir addictif de regarder l'intimité d'inconnus à la TV.
Editions Dupuis / Prix: 19.99€ / Cultura / Decitre / Amazon
Mon avis
C’est une BD très fraîche, mêlant avec brio humour, philosophie et sociologie avec simplicité. Les planches apportent également une certaine légèreté aux propos, et de l’humour supplémentaire. j’ai beaucoup aimé ce “détail” qui est important pour moi à prendre en compte quand la lecture est une BD, un manga ou encore un roman graphique.
Pour en revenir à l’histoire, cette Bd permet de re-contextualiser la télé-réalité dans une société qui a évolué aussi dans ce sens pour que cela existe, et soi regardé depuis des années. Pour mettre en scène cette histoire, une psychologue qui appartient à une famille éduquée, et très instruite va donc se plonger dans l’étude de ce phénomène qu'elle consomme elle-même pour comprendre les rouages qui sont derrières les images que l’on nous sert.
Le personnage principal est drôle, attachant et avec un humour qui permet de donner à cette BD un esprit plutôt léger alors que ce qu’elle dénonce est bien plus profond. C’est en effet, une lecture qui va au-delà de ce que la télé-réalité semble être sur nos écrans. Ici, on a une approche sociologique et philosophique qui permet de se rendre compte de ce que cela dit sur notre propre société. Mais c’est aussi une lecture de la mise en scène des personnages et de la lecture que tente de nous offrir une production qui nous donne des images avec une lecture tronquée, car c’est via un scénario mise en place à la fois pour plaire au téléspectateur, mais aussi pour faciliter le montage d’une histoire. On comprend aussi que les candidats ne sont plus aussi vierges que les premiers du loft story et que finalement tout est mise en scène: de la petite phrase à la Nabilla, au physique retouché pour les femmes (surtout) mais aussi pour les hommes. Une superficialité, des tromperies, et un tremplin bien conscientisé vers des partenariats et autres placements de produits rémunérateurs fruit d’une certaine célébrité auprès d’un public en majorité jeune.
Adepte ou non de ce genre de programme, c’est une approche qui apporte quelque chose dans la compréhension de ce programme qui continue malgré es années à exister malgré les trash, les clashs et la superficialité de ces personnages qui se mettent en scène pour nous divertir. Cela pourra aussi faire une excuse à certain-e-s de regarder ce programme sans avoir mauvaise conscience !
* Service presse - Chronique non-rémunérée*