Yellowface - R. F. Kuang

Couverture du livre
  • ✒️ Par R. F. Kuang
  • ✨ Ma note : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️/5
  • 🪻 Titre en VO : Yellowface
  • 📚 Éditeur : Editions de Saxus
  • 🫖 Nombre de pages : 350 pages
  • 🌸 Genre : Contemporain - Thriller
Mascotte du blog

🫖 Résumé

C'est une histoire magistrale racontée par la mauvaise personne.
June Hayward et Athena Liu ont étudié ensemble à Yale, ont déménagé à Washington après avoir obtenu leur diplôme et sont toutes les deux écrivaines, mais les similitudes s'arrêtent là. Athena est une étoile montante de la littérature, et June n'est personne. Après tout, qui s'intéresse de nos jours aux histoires d'une fille blanche aussi banale qu'elle ?

Lorsqu'elle assiste à la mort d'Athena dans un accident invraisemblable, June agit donc sans réfléchir et vole le manuscrit que son amie et rivale vient de terminer – un roman sur les contributions méconnues du corps des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale. Et si June corrigeait le récit et l'envoyait à son agent comme s'il s'agissait de son propre travail ? Et si elle adoptait le nom de Juniper Song et jouait sur l'ambiguïté de son origine ethnique ? Quelle qu'en soit l'autrice, ce morceau d'histoire ne mérite-t-il pas d'être raconté ?

Mais June ne peut échapper à l'ombre d'Athena, et des révélations menacent de faire s'écrouler son succès volé. Jusqu'où sera-t-elle prête à aller pour protéger son secret ?

✏️ Mon avis

Je me suis enfin plongée dans ce roman et je vous le conseille chaudement si, comme moi, vous ne l'avez toujours pas découvert. Je suis toujours un peu apeurée par un buzz autour d'un titre et celui-ci a eu beaucoup de succès, mérité. J'ai eu bien du mal à lâcher ce roman qui est un joli mélange du monde de l'édition, mais aussi un thriller pertinent.

« Je me demande si c'est là la dernière portion obscure du monde de l'édition, si un livre casse la baraque uniquement parce qu'à un certain moment tout le monde a décidé, sans aucune bonne raison, que ce serait le titre du moment. »

Pour commencer, on suit donc June qui va donc voler le manuscrit de son amie et en profiter pour connaître le succès littéraire qu'avait déjà son amie. Si cette trame n'a rien de très originale, la façon dont l'autrice nous propose cette histoire est très moderne. Elle nous offre un regard très pertinent, cruel et très réaliste du monde de l'édition aujourd'hui où la promotion est presque aussi importante que l'auteur et son talent lui-même. Ce sont des coulisses méconnus, un monde impitoyable où l'auteur est la première victime. On peut se rendre compte à travers ce personnage de June à quel point l'auteur est la victime de sa propre carrière : entre envie de connaître le succès, les haters mais aussi la fragilité de ce genre de carrière, j'ai trouvé le roman complet. R.F. Kuang a très bien maîtrisé son sujet et je suis ressortie du livre avec la sensation que le tableau avait été complètement brossé. C'est aussi effrayant qu'addictif.

« L'écriture est ce que nous possédons de plus proche de la véritable magie. Elle permet de créer quelque chose à partir de rien, d'ouvrir des portes vers d'autres pays. Elle donne le pouvoir de façonner son propre monde quand le vrai est trop douloureux, Cesser d'écrire me tuerait. »

Le second grand thème du roman est donc le vol de June qui sert de thriller au roman. J'ai trouvé intéressant la partie sur la morale que ce genre d'acte entraîne. J'ai aimé que ce personnage soit terriblement humain à travers ce geste : l'envie de connaître un succès, l'envie de pouvoir enfin vivre de sa passion et en même temps cette fragilité, le fait qu'elle puisse salir aussi la mémoire de cette fille qu'elle connaissait depuis longtemps. J'aime ce genre de personnage qui est imparfait et qui reflète notre humanité et qui nous interroge aussi. On s'attache autant qu'on la déteste, qu'on la juge.

C'est vraiment un roman plus riche que ce que l'histoire peut laisser penser qui aborde aussi la cancel culture et le racisme. L'autrice, avec brio, rythme son intrigue, nous interroge et nous donne un aperçu du monde de l'écriture bien loin des paillettes et des gros succès littéraires. Une ode à l'écriture quelque part, qui est addictive.

« Une fois que vous écrivez pour le marché, les histoires qui brûlent en vous n'ont aucune importance, Ce qui en a, c'est ce que le public désire. »

À lire donc !


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