Ajisai - Aki Shimazaki


Couverture du livre
  • ✒️ Par Aki Shimazaki
  • ✨ Ma note : ⭐️⭐️⭐️⭐️/5
  • 📚 Éditeur : Actes Sud
  • 📄 Nombre de pages : 176 pages
  • 📂 Genre : Contemporain - Littérature japonaise

☕️ Résumé

Lorsque Shôta, étudiant en littérature qui aspire à une vie d’écriture, apprend que sa famille se heurte à des difficultés financières, il doit se résoudre à trouver un emploi. Face à l’incertitude d’une carrière universitaire, il commence à enseigner dans une institution privée. Se présente alors à lui la chance inespérée d’occuper une dépendance de la maison de campagne d’un couple marié, contre de menus services. C’est là qu’il rencontre Madame Oda, la propriétaire, une professeure de piano d’une beauté qui le bouleverse au premier regard – une rencontre digne des plus beaux romans d’amour.

🖋️ Mon avis

Il y a des lectures qu’on ne choisit pas pour l’intrigue ou le rythme, mais pour ce qu’elles réveillent en nous. Des lectures comme des silences habités, comme des gestes simples et précis. Lire Aki Shimazaki, c’est cela. Une expérience douce et retenue, presque chuchotée, qui laisse pourtant une empreinte durable.

J’aime profondément sa plume. Avec très peu de mots, elle dit beaucoup. Elle creuse sans forcer. Elle suggère sans démontrer. Et toujours, cette lenteur juste, cette retenue qui ne bride pas l’émotion mais la rend plus subtile.

Dans Ajisai, on suit l’évolution de Shôta, un jeune homme discret, animé par le rêve de devenir écrivain. Il évolue dans un quotidien sobre, marqué par les contraintes financières, les responsabilités familiales, et cette part d’invisible que Shimazaki déploie si bien entre les lignes. C’est un personnage imparfait, mais digne. Fragile, mais debout. Un être humain, simplement.

La musique occupe une place particulière dans ce récit. Elle traverse les pages avec légèreté, mais donne au texte une profondeur poétique supplémentaire. Le lien qui se tisse entre Shôta et son professeur de musique est à l’image du style de l’autrice : tout en nuances, en silence et en regards. Il y a quelque chose de l’ordre du frémissement, de l’éphémère aussi, et c’est là que le titre prend tout son sens.

Ajisai, c’est l’hortensia. Une fleur qui s’épanouit avec éclat… mais brièvement. Ce motif floral, si évocateur dans la culture japonaise, vient alors nous rappeler que certaines histoires sont belles justement parce qu’elles n’ont pas vocation à durer.

Comme souvent avec Aki Shimazaki, le roman s’inscrit dans un cycle plus large. Il s’agit ici d’un volet d’une série, et c’est important de le savoir : chaque roman fonctionne seul, mais prend encore plus de sens dans l’ensemble.

Une lecture brève, mais dense. Un roman qui parle en creux. Une histoire qui touche sans appuyer. C’est ce que j’aime dans la littérature japonaise, et particulièrement chez cette autrice.

Et si Ajisai ne dure qu’un moment, il laisse, lui, une émotion durable comme une lumière douce au fond de la mémoire.


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