Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractère exceptionnel, pour cette enfant, d'un séjour ou d'une sortie à la mer. La plage est déserte. Au dos : août 1949, Sotte ville-sur-Mer".
Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.
C’est un roman différent des autres romans de cette autrice que j’ai lu à la suite, histoire de passer du temps avec cette écriture et cette voix.
Dans ce roman, c’est un portrait de la société française depuis la Libération, à nos jours. C’est une plongée dans les petites histoires, dans la vie de tous les jours.
C’est une plongée historique, de petits riens qui font le quotidien. C’est très intéressant, ce portrait qui n’est pas fait par une historienne, qui reste pourtant très pertinent. J’ai aimé cette façon de raconter, les commentaires littéraires d’Annie Ernaux.
“ Dans les conversations autour d'une table de fête on ne sera qu'un prénom, de plus en plus sans visage, jusqu'à disparaître dans la masse anonyme d'une lointaine génération.”
Je trouve que c’est un portrait de la société fait à hauteur de personne, plutôt que de lire les grandes lignes qui font l'histoire de France. Certes, cela pourra peut-être déplaire à certains car ce n’est pas une réelle histoire, ni un journal à proprement parler de l’autrice qui a reçu le Prix Nobel de littérature.
Certes, il y a des passages où elle parle d’elle, mais c’est une traversée avec elle de grande période et j’aime cette hauteur de lecture !