Elles se nommaient Irma Grese, Maria Mandl, Johanna Langefeld ou encore Hermine Braunsteiner. Dans les camps de concentration et d’extermination, elles incarnaient la peur, la brutalité et la mort.Ces gardiennes ont participé activement à l’appareil génocidaire nazi. Elles sont recrutées par petites annonces, bouche à oreille ou directement sur leur lieu de travail. Rouage essentiel dans l’administration des camps, c’est à Ravensbrück, le plus grand camp pour femmes, que les gardiennes sont formées.En 1942, quand la « solution finale » s’accélère, elles sont envoyées à l’Est pour seconder les SS dans leur tâche macabre. Si, après la guerre, certaines gardiennes sont jugées et exécutées par la justice alliée, la majorité d’entre elles parvient à se faire oublier. Femmes bourreaux retrace l’ascension et le quotidien des gardiennes au sein des camps : une histoire qui n’avait encore jamais été écrite.
Editions Tallandier / 9.50€
Mon avis
Un ouvrage qui n’est pas simple à lire, mais qui est pertinent et nécessaire. Je vous invite à le lire, car c’est aussi une part sombre de la guerre, dont on parle peu.
C’est une part de l’histoire très sombre, car en pus d’appartenir à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, cet ouvrage éclaire sur la violence de femmes, sur d’autres et sur des enfants. Une violence féminine terrible qui s’explique à la fois par un contexte historique, sociale et économique, car certaines y ont vu une possible ascension sociale après avoir connu la pauvreté. Mais cette violence féminine fut aussi influencée par celle des hommes, par l’envie de les égaler, et donc de faire pire afin de pouvoir être considéré comme les égales. Certains passages de cet ouvrage ne sont pas faciles à lire même s'ils ne sont pas trop nombreux et permettent une lecture plus “accessible”.
C’est un ouvrage qui permet de comprendre la place des femmes dans le régime, qui devaient rester chez elle et enfanter pour servir ainsi de cette façon le régime nazi. Mais la guerre étant ce qu’elle est, bien plus complexe et terriblement meurtrière, ces dernières ont donc été mises à contribution et c'est ainsi que certaines seront devenus gardiennes. De leur formation très encadrée qui devient plus légère à force que la guerre dure, devienne terrible. On peut y voir une possibilité d’ascension sociale, mais aussi parfois une façon pour d’autres de pouvoir exprimer une part sombre d’elles-mêmes dans le traitement des déportées. Mais, et c’est pour cela que j’apprécie la qualité de cet ouvrage, d’autres ont refusés de l’être, n’ont pas pu rester confrontées à tant de violence quelle que soit sa forme. C’est donc une approche historique et sociologique que mène avec succès Barbara Necek qui a aussi une plume vraiment très fluide et agréable qui permet une lecture très rapide de cet ouvrage. On ne ressent pas la lourdeur d’une plume trop pédagogique ici.
Un ouvrage tout simplement à lire pour ne pas oublier !