C'est le troisième tome de la série #lisonslesrm ! Un tome que j'appréhendais un peu à vrai dire, mais qui finalement a su me charmer grâce à la fluidité de la plume d'Emile Zola. Je suis totalement sous le charme une nouvelle fois et impressionner par le travail rigoureux de cet auteur.
Vous pouvez retrouver mon avis sur "La Fortune des Rougon" et sur "La curée" sur le blog. Avant d'aller plus loin dans ma chronique, je peux donc déjà vous dire que je vous recommande ce roman, bien sûr.
"C'est dans les Halles centrales de Paris récemment construites par Baltard que Zola situe le troisième épisode des Rougon Macquart.Après " la course aux millions " décrite dans la Curée, ce sera la fête breughelienne du Ventre de Paris, sa foule fiévreuse, tourbillonnante et bigarrée, ses amoncellements de victuailles, ses flamboiements de couleurs, ses odeurs puissantes de fermes, de jardins et de marées. Florent, arrêté par erreur après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, s'est évadé du bagne de Cayenne après 7 ans d'épreuves. Il retrouve à Paris son demi-frère qui, marié à la belle Lisa Macquart fait prospérer l'opulente charcuterie Quenu Gradelle. Mais la place de Florent est-elle à leurs côtés ? A-t-il renoncé à ses rêves de justice ? Car si l'Empire a su procurer au " ventre boutiquier, au ventre de l'honnête moyenne,... le consentement large et solide de la bête broyant le foin au râtelier ", il n'a guère contenté les affamés."
Editions Folio - 520p. - 5.80 €
Ce roman n'est pas mon préféré pour le moment des quatre que j'ai lu (je suis en pleine lecture de "La conquête de Plassans" au moment de la rédaction de cette chronique), mais j'ai trouvé que ce tome était presque sensoriel finalement. Un travail rigoureux, minutieux qui donnerait presque l'impression d'être sur les pas de Zola. En effet, dans ce troisième roman de la saga des Rougon, nous nous retrouvons aux Halles. Une plongée dans une boucherie surtout, mais attendons vous à avoir quelque scène au marché. C'est là où je voulais en venir sur le côté sensoriel du roman, car Zola nous propose des descriptions très minutieuse jusqu'à la viande et ses détails. C'est très immersif, j'ai vraiment eu cette impression de déambuler dans un tableau.
Pour moi, c'est surtout cela le gros point positif de ce roman qui le différencie des deux premiers. C'est d'avantage de l'immersion qu'un roman où l'on prend le temps de découvrir en profondeur les personnages, même si je vous rassure, Zola nous en propose bien évidemment.
"Voulant échapper aux tentations de la méchanceté, il se jeta en pleine bonté idéale, il se créa une refuge de justice et de vérité absolues. Ce fut alors qu'il devint républicain; il entra en république comme les filles désespérées entrent au couvent."
Concernant les personnages cette fois, je n'ai pas été captivé spécialement par l'un d'entre eux contrairement aux deux premiers. Ils sont intéressants, à l'image de cette population qui n'est pas riche, mais qui appartient à cette classe moyenne. C'est toujours une partie très intéressante chez Zola, car c'est tout un reportage sur cette condition sociale sans que cela soit pénible à lire. On y trouve aussi les fameuses rumeurs et les autres commères qui déambulent et les retrouver fut d'une certaine façon assez drôle. Il y a toute cette opposition entre les "gras" et les "maigres" qui est terrible aussi à découvrir.
Les Halles (1895), Léon Lhermitte au Petit Palais |
Finalement, ce tome montre encore une fois une société qui n'est pas si différente de la nôtre, en réalité. Nous avons évoluer sur bien des aspects, notamment concernant la technologie, mais la société n'est peut-être finalement pas si différente dans ses combats, ses difficultés.
Un tome qui a une portée historique indéniable, qui se lit assez facilement et qui a même quelques touches ici et là d'humour finalement.