Une pédiatre à Auschwitz - Lucie Adelsberger



« Nous avons entre nos mains le testament des morts. II nous incombe de parler d'eux. »
Allemande et juive, brillante allergologue et pédiatre, Lucie Adelsberger est déportée en 1943 à Auschwitz. Elle est alors affectée à l'infirmerie du camp, avant d'être transférée à Ravensbrück. Dans ses Mémoires, rassemblées après son installation à New York, elle raconte l'ensemble de ses bouleversements : le climat angoissant du Berlin de 1938-1943, sa déportation, sa survie dans l'enfer d'Auschwitz. Par petites touches, elle décrit les méthodes nazies de déshumanisation des Juifs et des autres victimes de la Shoah, les privant de leur liberté, de leur dignité, puis de leur vie. Près de quatre-vingts ans après la libération des camps, son poignant témoignage résonne comme un appel à ne jamais oublier.

Éditions Points- ⭐️: 4/5 - Amazon - Cultura


Il y a des livres que l’on ne lit pas pour le style ou le plaisir, mais parce qu’il le faut. Parce que ces voix venues d’un autre temps, de cette époque où l’horreur avait un visage si humain, ne doivent jamais s’éteindre. C’est un ouvrage court, et pourtant essentiel.

Lucie Adelsberger était pédiatre. Déportée à Auschwitz, elle ne raconte pas tant son histoire personnelle que celle d’un monde effondré, d’un quotidien d’une cruauté innommable. Dans une langue précise et pudique, elle dit la puanteur, la faim, la saleté, la peur. Elle évoque les malades, les enfants, les tsiganes parqués à part. Elle parle des coups, des surveillantes, des chambres où l’on tentait, tant bien que mal, de soigner malgré l’impossible.

Ce qui marque dans ce témoignage, c’est sa retenue. Lucie n’écrit pas pour choquer. Elle documente, elle dresse un état des lieux. Une mémoire froide, mais brûlante.

Je m’attendais, à la lecture du titre, à un récit peut-être plus intime, davantage centré sur les enfants. Ce n’est pas ce que j’ai trouvé. Et pourtant, ce que j’ai lu m’a saisie. Car c’est bien l’enfance, aussi, qui est là — dans les couloirs, les baraques, les silences.

Il ne s’agit pas d’une grande fresque, ni d’un cri. C’est une voix claire, ténue, debout malgré tout. Celle d’une femme médecin qui a vu l’inimaginable et qui a décidé de transmettre.
Un témoignage à lire. Simplement, parce que la mémoire est trop précieuse pour être laissée de côté.

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