A l'œuvre - Éric Laurrent


 

Nous sommes au mitan du XIXᵉ siècle. L’homme est encore jeune. Il vit à la campagne avec sa mère et sa nièce. Il vient de rentrer d’Orient. Au cours des quelques années qui suivent, il renoue puis rompt avec Louise. Il perd deux dents, ses cheveux, prend de l’embonpoint et contracte au bordel une infection vénérienne. Il fait une crise d’épilepsie dans une chambre d’hôtel. Il manque de se faire tuer lors du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Il loue un appartement à Paris. Il se rend au bal Mabille, fréquente le salon de madame Sabatier. Il a pour amis Bouilhet et Du Camp. Il prend pour maîtresses Béatrix, puis Juliet. Il croise Gautier, Leconte de Lisle, Baudelaire, Musset, Lamartine, Janin… Il écrit aussi, surtout, Madame Bovary.

Dans ce roman, le lecteur est le témoin invisible de la vie du jeune Flaubert : il pénètre dans son bureau, sa chambre et les salons littéraires qu’il fréquente, il le suit comme une ombre dans le jardin de Croisset ou les rues d’un Paris insurgé. À l’œuvre met en scène un Flaubert incroyablement vivant, qu’on découvre tour à tour bavard, jouisseur, insolent, malade, rageur ou mélancolique.

Editions J'ai Lu - 2/5 - Cultura / Amazon

Je dois dire que cette lecture a été assez difficile pour moi. Dès le départ, le roman m’a un peu découragé : trop long, trop verbeux, trop descriptif. Pour tout vous dire, j’ai fini par lire à de trop nombreux moments en diagonal. Mais même là, je me suis rapidement lassée. Il y a trop de « grands noms » dans ce roman : Baudelaire, Musset, Lamartine, et d’autres. Ils étaient bien trop nombreux et je n'ai pas trouvé cela très utile, à part donner un côté pompeux au roman.

Au fond, je me rends compte que ce roman n’était pas fait pour moi. J’étais pourtant curieuse de découvrir l’écrivain, son époque, et surtout son travail autour de Madame Bovary, roman que j'ai lu. Je m'attendais à une plongée dans ses coulisses créatives, mais c’est un portrait bien plus intime de l’homme que j’ai trouvé.

Le livre m’a fait découvrir un Flaubert que je ne soupçonnais pas, celui d'un perfectionniste obsessionnel, en proie aux doutes constants, qui réécrit sans cesse. Un homme qui passe des années, entre salons littéraires et amours tumultueuses, à essayer de dompter ses mots, de peaufiner son œuvre. Cinq ans de travail acharné sur Madame Bovary, cinq ans de souffrance créative, mais aussi de relations parfois douteuses, notamment avec ses amies, comme Louise Collet, qu’il dénigre sans cesse.

Tout ça m’a donné un aperçu fascinant de l’artiste. Derrière son arrogance et son mépris pour les autres, surtout les femmes, on sent un homme fragile, un écrivain hanté par le doute, incapable de se satisfaire de ce qu’il écrit. C’est cet aspect qui m’a à la fois agacée et touchée.

Malgré l'intérêt de la découverte, je ne peux pas dire que cette lecture ait été une révélation. Les longues descriptions, souvent un peu ennuyeuses, m’ont perdue à plusieurs reprises, et l’ensemble de l’œuvre m’a semblé un peu trop lourd. Dommage...

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