Moi les hommes, je les déteste - Pauline Harmange



 « Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d’exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu’individus aussi, m’apporte beaucoup de joie – et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats.Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu’on n’a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. »Pauline Harmange est autrice et militante féministe. Elle écrit sur le blog « Un invincible été ». Moi les hommes, je les déteste, un premier essai menacé d’interdiction.

Editions Seuil - ⭐️: 5/5 - Cultura -Amazon


Ce titre provoque, mais le contenu éclaire. Pauline Harmange signe ici un manifeste brillant qui, loin de rejeter les hommes en bloc, met en lumière tout ce qui freine encore les femmes dans leur quête d’égalité.

Pour moi, ce livre a été un miroir, une piqûre de rappel. Il m’a renvoyée à cette charge invisible que nous portons, non seulement dans nos foyers, mais aussi dans l’éducation des hommes qui partagent nos vies. Il m’a rappelé que, même avec un compagnon attentif et déconstruit, l’effort est souvent de mon côté. Cela peut sembler injuste, et ça l’est, mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras.

Pauline Harmange nous invite à repenser le couple aussi. Elle explore, avec une intelligence aiguisée, ce poids du quotidien et cette éducation informelle que les femmes sont souvent contraintes de faire.

"Ce n'est pas pour cracher dans la soupe, mais il faut être honnête : non, mon amoureux n'est pas parfait. Il ne me viole pas et ne me frappe pas, il fait la vaisselle, passe l'aspirateur et me traite avec le respect que je mérite. C'est ça, être parfait ? Ou bien est-ce la moindre des choses ? Les standards sont-ils tellement bas que les hommes peuvent s'en tirer à si bon compte ?"

Il y a dans ce livre de l’humour, de la colère, et surtout des vérités qui résonnent. Des pages qui rappellent que ces micro-agressions, ces remarques anodines, ces silences parfois, ne sont pas si anodins. Et que nous avons le droit de les nommer, de les refuser.

Un essai court, incisif, à offrir aux femmes pour qu’elles trouvent des mots sur leurs maux, et aux hommes pour qu’ils prennent conscience de ce qu’ils ne vivent pas.

Moi, il m’a donné envie de mieux protéger les femmes qui m’entourent, de cultiver l’indépendance dans mon couple, et de ne jamais oublier que l’égalité est un combat collectif.

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