Moi je, quarantaine - Aude Picault


 

Vivre la quarantaine pour Aude Picault, c’est se rebeller contre l’inexorable routine quotidienne, l’usure du couple, les inévitables contraintes familiales et donc professionnelles, sans compter l’éco-politico-anxiété galopante… Mais la quarantaine, c’est aussi cet âge où l`on apprend à s’accepter tel que l’on est et à trouver son chemin !

Edition Dargaud - ⭐️:4/5 - Cultura - Amazon


Lire Aude Picault, c’est comme s’asseoir avec une amie qui murmure des vérités qu’on ressent sans toujours savoir comment les formuler. Avec ”Moi je quarantaine”, elle nous tend un miroir, mais sans jamais brusquer. On se reconnaît dans ses failles, dans ses doutes, dans cette quête de sens qui ne concerne pas seulement un âge ou une étape de vie, mais bien une condition universelle.

Ce qui me touche particulièrement chez Aude Picault, c’est sa façon de capter l’essence de ce qui semble banal : le poids des petites choses du quotidien, celles qu’on porte sans toujours les nommer. Ici, elle nous parle d’une femme à la croisée des chemins, mais elle pourrait parler de moi, de vous, de n’importe qui. Ses dessins simples, presque épurés, ont une force inattendue. Ils ne cherchent pas à impressionner, mais à toucher, et c’est précisément ce qu’ils font.

Je pense souvent à cette injonction moderne de “donner du sens” à nos vies. À quel point cela peut devenir une charge de plus, surtout pour les femmes. Aude Picault, elle, n’apporte pas de réponses toutes faites. Elle observe, elle pose des questions, elle nous invite à ralentir. Ses héroïnes, que ce soit ici ou dans Amalia, ne sont pas parfaites, et c’est précisément cela qui les rend si profondément humaines et attachantes.

En refermant ce livre, j’ai eu envie de m’arrêter, juste un moment. De regarder ma vie, mon quotidien, mes propres quêtes, et de me demander : qu’est-ce qui me pèse encore, et comment puis-je avancer plus légèrement ? Pas dans une recherche frénétique de bonheur, mais dans une prise de conscience douce et lucide de ce qui m’entoure.

Les pages défilent, mais elles laissent une trace. Et si Aude Picault excelle dans l’art du trait, c’est peut-être parce qu’elle excelle avant tout dans l’art de voir l’essentiel.

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