La porte de la salle de bain - Sandrine Beau

 

Ce matin, Mia pourrait le jurer, ses seins ont commencé à pousser. La joie qu’elle éprouve devant sa métamorphose ne dure pas : le regard des autres change, en particulier celui de son beau-père qui prend l’habitude de franchir la porte de la salle de bain lorsqu’elle se douche.

Mia douze ans et est déjà en attente. Comme toutes les filles de son âge, ca bout a l’intérieur. Ca palpite. Ca s’agite. Le corps tout entier se prépare à quitter l’enfance. La petite Mia est sur le point de devenir une jeune fille. Pour l’heure chrysalide, elle guette la poussée de ses seins, des petits pois qui captent toute son attention.Jour après jour, elle observe, elle contemple... elle est si heureuse.

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Ce fut un roman jeunesse que j’avais lu il y a très longtemps. J’ai donc décidé de me remettre en tête cette histoire que je trouve pour le coup très importante, mais aussi assez moderne dans son approche par rapport à son année de sortie.

J’ai trouvé qu’aborder la thématique de l’agression sexuel au sein du foyer familial était un sujet dont il fallait parler, car c’est un sujet qui est une réalité pour trop d’enfants à commencer en France d’après les chiffres qui prouvent ces terribles situations. J’ai trouvé que la plume de Sandrine Beau était agréable à lire et malgré le thème au centre de son roman, l’autrice relate les faits avec une simplicité, sans tomber dans quelque chose de trop sombre. C’est assez saisissant pour que les plus jeunes comprennent ce qu’ils se passent, assez pour comprendre l’effroi, la peur et la honte que peut malheureusement ressentir le personnage principal.

"Y'a un moment, je ne sais pas à quoi c'est dû, mais les adultes se croient autorisés à parler de votre corps, comme si vous étiez absent. Ou pire, comme si vous étiez une voiture qu'on observe, qu'on détaille et qu'on jauge. Sauf que je ne suis pas une voiture! Et que j'ai horreur de ça !"

Mia est une adolescente courageuse, pour laquelle on ne peut qu'éprouver de l’empathie et de la tendresse. On ressent l’envie de la protéger et les plus jeunes pourront facilement s’identifier à elle.

C’est un roman nécessaire, à mettre entre toutes les mains pour aborder ce sujet qui ne doit absolument pas être tabou dans la société et au sein de la famille. C’est aussi un rappel que l’adolescence est le moment de l’appropriation de son propre corps et c’est aussi un rappel à faire !