Comment construire son identité à l'ère des réseaux sociaux et du développement personnel?
Devenir « soi » n’a jamais semblé aussi impérieux et périlleux en même temps. Dans une société où les institutions comme la famille, l’école et l’Etat ne nous fournissent plus le cadre de références traditionnel, où la concurrence généralisée oblige à se distinguer, et où tout devient marchandise, c’est notre capacité à devenir nous-mêmes qui est entravée.
Les injonctions à être « autonome » ou « authentique » – combinaison néolibérale alimentée par les techniques de management et les diktats du développement personnel – ne servent qu’à masquer de nouvelles formes de dépendance et d’aveuglement. On croit se forger une identité originale, alors qu’on ne fait qu’incorporer de nouvelles normes.
Avec l’installation du virtuel naît également un nouveau rapport à soi. Ce sont nos replis les plus intimes qui sont désormais scrutés et exploités, et cela avec notre assentiment enthousiaste. Le flux de données dans lequel nous sommes aujourd’hui intégrés nous expose ainsi au risque d’une nouvelle forme de domination qui clôture le possible et l’imaginaire.
📖 Editions 1018 / 112p. / ⭐️⭐️⭐️ / 5 / Cultura - Amazon
✒️ Mon avis
C’est un ouvrage intéressant, court à lire et qui permet de prendre un peu de recul sur cette mode du développement personnel et cette injonction à “devenir soi” comme si une formule magique pourrait s’appliquer à tous.
“L'individu qui advient, plus avide que jamais d'attestation de soi et de reconnaissance, se trouve pris dans les filets d'une forme de rationalité inédite qui le traverse et vise à le rendre totalement prévisible. Il est également de plus en plus seul.”
On se rend compte finalement que ce développement ne sert surtout qu’à créer un nouveau business qui s’appuie sur les réseaux sociaux, un endroit où l’on peine à être réellement soi à l’heure ou l’on suit les trends et autre mode esthétique et finalement, accroît une certaine forme d'isolement. J’ai trouvé que Thierry Jobard arrivait à nous transmettre sa démonstration avec une certaine simplicité. Loin de juger les uns les autres, c’est une sorte de recul sur ce développement personnel qui invite à être soi quand l’être demande qu’on ose, que cela dépend de facteurs divers qui ont des conséquences directement sur soi et qu’on ne peut contrôler et que cela suppose forcément qu’on ne peut créer une formule qui serait celle de tous. De plus, qu’est -ce réellement qu’être soi ? C’est toute la question.
J’ai bien aimé en tout cas, ce moment et cette invitation à réfléchir tout simplement !