Certains jours, Marthe Gail se prend pour Dieu, d’autres pour Jésus-Christ. Elle est persuadée que son bébé est mort. La lumière rouge brille. Il y a des barreaux aux fenêtres. Et les voix ne cessent de parler. Le temps se brouille, la neige tombe. Les médecins disent qu’il s’agit d’une dépression, qu’elle est à l’hôpital de Gorestown. Les autres patientes, des femmes psychotiques également, deviennent ses amies et ses ennemies. Son mari lui rend visite et lui montre une mèche de cheveux de son bébé, mais elle ne s’en souvient pas encore…
Tragique, viscéral, brut et poétique, ce récit hallucinatoire aborde l’expérience de la maternité et du regard posé sur les femmes, un texte à la fois intemporel et visionnaire.
Ce n'est pas un roman très simple à aborder, ni à décrire. C’est une expérience plutôt étrange, touchante à la fois.
Nous tombons dans la folie très vite auprès de ce personnage principal féminin touchant, Marthe Gail. Je ne pense pas avoir tout saisi de cette poésie, de toutes ces hallucinations. C’est à la fois un destin dans un hôpital psychiatrique et celui d’une mère en deuil que l’on découvre ici.
Je ne le conseillerais pas à tout le monde, ou alors avec prudence. C’est un livre qui arrive à toucher malgré ses nombreuses ombres.
Cette plume est touchante et pertinente à la fois. Il y a du courage dans celle-ci, de la sincérité et un regard sur les femmes. C’est un tabou levé avec modernité sur la dépression post-partum et c’est très bien qu’une maison d’édition le place de nouveau sur le devant de la scène à l’heure ou ce tabou, qui ne devrait pas exister, a désormais un peu plus sa place au sein des maux que la société doit regarder.
Cela reste néanmoins une lecture troublante, qui laisse cette sensation de ne pas avoir tout saisi et qui pourtant permet une plongée, tragique et poétique à la fois !