Se perdre - Annie Ernaux



L'espoir est une denrée qu'Annie Ernaux délivre avec la plus rigoureuse parcimonie. Dans "Se perdre," journal intime où "Passion simple" (1992) prit sa source, elle se montre particulièrement avare. On pense à certains maîtres japonais, tel Kawabata, sorciers du genre : neige et ciel de cendre. Mais Annie Ernaux y apporte sa révolte : elle griffe la neige. Et laisse quelques lambeaux de chair collés au métal froid des lignes. Car jamais on ne saurait parler de chaleur dans cette évocation d'un amour pourtant torride. Ombres tourmentées, privées de tout appui, au point de paraître flotter, indéfiniment, les êtres – elle, et lui, son amant, de passage, comme on dit d'un cargo ou d'un train – y montrent une grâce glacée, y expriment une souffrance marmoréenne. Car Annie Ernaux ne joue pas, jamais – ni à vivre, ni à écrire. Elle s'engage, avec la férocité d'une guerrière, dans ce texte farouchement maîtrisé, cette mince fente de feu et de givre incisée dans un monde d'absolues ténèbres. --Scarbo

 Editions Folio  / 376p. / 9.40€ / ⭐️ / 5 


 Mon avis

Je n’ai pas aimé ce roman, absolument pas. J’ai trouvé les pages de ce journal intime retranscrites, honnêtes et très longues. On suit Annie Ernaux dans sa passion avec S. un Russe. On suit leur passion, la douleur de l’autrice.


Certes, j’ai trouvé que c’était très honnête et moderne, cette façon de parler du plaisir féminin avec autant de sincérité, sans censure. On suit le réveil et la faim de son corps, leurs retrouvailles, leur sensualité, leur bestialité. Mais pas seulement. Il y a aussi l’absence, ce Russe étant aussi marié. Il y a la douleur de ne pas pouvoir le toucher, de ses appels qui se font attendre…

C’est beau et j’ai aimé, mais c’est beaucoup trop long à mon sens. Oui, on peut trouver que ce n'est pas féministe cette façon d’attendre cet homme, de le laisser se servir, la dominer même mentalement. Mais je pense qu’il faut le lire autrement, avec modernité et voir seulement que c’est une femme qui partage avant tout son vécu. Cela parlera à d’autres.


Mais Annie Ernaux n’a pas su me charmer, j’ai voulu passer des pages pour aller plus vite, car j’ai eu la sensation de tourner en rond. De relire des passages… Trop long, sur un thème certes pertinent, mais je n’ai pas aimé la forme non plus. le journal a rendu cette passion trop ennuyante à mon goût car peut-être trop personnel cette fois-ci. 


Mamzelle Potter - Blog littéraire

Blog littéraire né 2017 pour partager la passion des livres d’une trentenaire lyonnaise. Coups de cœur, déceptions, de la littérature jeunesse à celle classique, en passant par les thrillers et ceux graphiques ! Je partage aussi mon organisation livresque, ma vie de blogueuse littéraire.

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