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Cinq articles maximum - Claire Renaud


 

Le choix d'un vêtement est parfois plus important qu'on ne l'imagine

« La dame est toujours là. Elle n’arrive pas à se décider, ni pour ce pantalon, ni pour ce chemisier, ni pour cette jupe qu’elle essaie maintenant. Elle en aurait d’autres à revêtir, ce serait la même histoire. Je le sais à la façon dont elle se regarde dans le miroir, avec déception, voire avec dégoût. Elle n’a aucune indulgence pour son reflet. » Dans ces cabines d’essayage, elles passent toutes, les ados débordantes de vie, la jeune maman, l’acheteuse compulsive, la mère et son ado, la vieille dame, la kleptomane. Et bien sûr Juliette, la vendeuse, qui les observe, les conseille, plie, range, subit, encourage du regard…  Chaque situation, chaque vêtement les raconte, dit le corps de ces femmes et ce qui se joue dans cet espace exigu où leurs vies dialoguent et se rencontrent.

Fleuve Editions / Prix: 17.90€ / Cultura / Amazon / Decitre





Mon avis

Une lecture plutôt originale où la femme est à l’honneur, ou pour être plus précise, le corps féminin.

Claire Renaud amène ce thème d’une façon très originale et d’une façon bien menée puisqu’elle trouve le prétexte d’un magasins de vêtements et des cabines d’essayages pour aborder un panel de corps divers tout cela sous le regard de la jeune vendeuse. Celle qui est si transparente, qui veille pourtant et que l’on a trop tendance à ne pas juger essentielle.

“Je suis l’elfe du magasin, invisible et efficace, efficace parce que invisible.”

L’autrice aborde donc principalement la question du corps féminin. celui-là qui se déshabille dans ces petites cabines exiguës et que l’on tente de mettre en valeur. Ce corps qui sera voisin d’autres, appartenant à des âges divers. Ces regards, ces comportements et cette mise e valeur qui varie selon l’âge. Plus jeune, le corps se découvre, n’a pas peur du froid. Puis l’âge avançant, on le couvre pour lui ôter ses couleurs. C’est une ode poétique à ces différences, à ces corps pluriels, à toutes ces différences qui font les identités. Marqueurs naturels d’une histoire personnelle.

“Elle avait une taille plus fine. Et elle était plus grande, aussi. Elle se tasse. elle rétrécit. C’est logique. À la fin, il faudra rentrer dans une boite. Comme une petite poupée.”

J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’autrice jongle enter les points de vue, entre ces quelques personnages féminins qui se trouvent à des âges et des situations différents. C’est vraiment une lecture rafraichissante qui derrière une sensation plutôt légère, pose des questions bien plus profondes qui marquent, qui font réagir aussi. Puis, gardien de ce lieu parfois de plaisir ou encore de torture, cette vendeuse qui va être le lien entre ces femmes, ces jeunes filles. Cette jeune femme qui doit se plier en quatre pour ces clientes et qui en même temps assiste à des instants.

C’est un roman court et très agréable à lire, à la fois grâce à des personnages émouvants mais aussi pour sa narration de qualité. Il y a aussi la qualité de la plume de Claire Renaud, fluide, légère et grinçante à la fois. C’est un exercice réussi, qui fait réfléchir à son rapport au corps, au temps aussi et au regard des autre sur soi-même.


Service presse - chronique non rémunérée

Mamzelle Potter - Blog littéraire

Blog littéraire né 2017 pour partager la passion des livres d’une trentenaire lyonnaise. Coups de cœur, déceptions, de la littérature jeunesse à celle classique, en passant par les thrillers et ceux graphiques ! Je partage aussi mon organisation livresque, ma vie de blogueuse littéraire.

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