Ma fille - Mathilde Dondeyne


Couverture du livre
  • ✒️ Par Mathilde Dondeyne
  • ✨ Ma note : ⭐️⭐️⭐️/5
  • 📚 Éditeur : Éditions du Rouergue
  • 📄 Nombre de pages : 224 pages
  • 📂 Genre : Contemporain

☕️ Résumé

Irène, professeure de lettres, a accepté sa mutation dans un collège réputé difficile et appréhende la rentrée : elle enseignera désormais à des élèves de troisième. Un défi pour cette femme réservée et anxieuse. Dès le premier jour, Irène remarque une élève, Louise. Une adolescente incandescente et rebelle. Difficile. A son corps défendant, une intimité secrète se noue avec la jeune fille. La mère de Louise est morte trois années plus tôt. Irène a perdu une première enfant, Solène, quelques jours après sa naissance. L'une comme l'autre rejouent ensemble un lien perdu. Peu à peu, Louise devient une obsession pour Irène. Peu à peu, leur complicité devient étouffante. Dans ce premier roman, Mathilde Dondeyne met en scène avec subtilité une relation défendue où au désir de sauver l'autre se mêle une part d'ombre et de chagrin. Jusqu'au moment où cette conversation clandestine vole en éclats.

🖋️ Mon avis

Il m’a fallu du temps pour entrer dans ce roman. Peut-être parce qu’il ne cherche pas à séduire dès les premières pages. Il prend son temps, comme Irène, cette professeure endeuillée qui vit dans l’ombre d’une perte impossible à nommer sans douleur : celle de sa fille.

Ce n’est pas un récit spectaculaire. C’est une histoire de failles. D’un lien trouble, presque fragile, qui se tisse entre Irène et Louise, une élève compliquée, à fleur de peau, dont le comportement frôle parfois la provocation. Une relation ambiguë se construit alors, pleine d’empathie, mais aussi de silences, de tensions, et d’un besoin trop grand de réparer ce qui ne peut pas l’être.

Là où d’autres auraient glissé vers le pathos, l’autrice choisit la sobriété. La justesse, aussi. Et si quelques longueurs ralentissent un peu la mise en place, la seconde moitié du roman gagne en intensité. Ce n’est pas tant un roman sur le deuil qu’un roman sur la dépendance émotionnelle. Sur ce besoin de s’accrocher à quelqu’un, parfois au détriment de soi-même. Sur le pouvoir que l’on donne à l’autre, sans même s’en rendre compte.

J’ai trouvé dans cette lecture une vraie sensibilité. Une réflexion fine sur la douleur qui ne passe pas, sur la solitude dans l'après, et sur le danger de chercher une échappatoire dans un miroir qui nous blesse autant qu’il nous rassure.

Un premier roman sérieux, sincère, parfois un peu lent, mais qui mérite d’être découvert pour la justesse de son propos. Une lecture qui ne laisse pas indemne.


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