La Sage-femme d'Auschwitz - Anna Stuart


Couverture du livre
  • ✒️ Par Anna Stuart
  • ✨ Ma note : ⭐️⭐️⭐️/5
  • 📚 Éditeur : J'ai lu
  • 📄 Nombre de pages : 480 pages
  • 📝 Format lu : Broché
  • 📂 Genre : Historique

☕️ Résumé

Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Ana est chargée de donner naissance aux enfants des autres prisonnières, qui sont ensuite confiés à des familles allemandes. La sage-femme avec l'aide de son amie Ester trouve l'idée de tatouer secrètement les bébés avec les numéros de leurs mères déportées, espérant ainsi qu'ils se retrouvent un jour. Récit inspiré d'une histoire vraie.


🖋️ Mon avis

Accoucher dans l’ombre des camps : un roman entre douleur, espoir et retenue
Il y a des romans que l’on referme en se disant qu’ils méritent d’être lus, malgré les réserves que l’on peut y poser. C’est exactement le sentiment que m’a laissée cette lecture. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman aborde un pan rarement mis en lumière des récits autour de la Seconde Guerre mondiale : celui des femmes, des accouchements, de la survie des corps dans l’horreur des camps.
L’histoire suit deux femmes, Ana et Ester, toutes deux sages-femmes, mais de générations différentes. C’est à travers leurs voix que l’on traverse la guerre, l’occupation, puis les camps. Ce duo de personnages permet une pluralité de regards : l’expérience d’une femme plus âgée, ancrée, et celle d’une plus jeune, qui découvre et endure. Ce choix m’a semblé judicieux et donne une certaine profondeur au texte.
La plume de l’autrice est fluide, presque apaisante parfois, ce qui crée un contraste saisissant avec la gravité du sujet. On sent que l’intention est d’amener le lecteur·rice à comprendre, sans jamais le noyer sous un flot d’informations historiques. Ce n’est pas un roman documentaire, mais un récit humain, centré sur ce que signifie donner la vie quand la mort rôde à chaque page. J’ai trouvé notamment que le traitement des gardiennes dans les camps, leur violence et leur rôle, était bien mené. Le prisme de la maternité dans ce contexte extrême est fort, rare, et c’est sans doute ce qui rend ce livre à part.
Mais malgré tous ces éléments, je n’ai pas été totalement conquise.
Il y a eu, pour moi, des longueurs qui ont ralenti le rythme. Certaines scènes, certains dialogues, m’ont semblé répétitifs, ce qui a un peu affaibli l’élan du récit. Et surtout, j’ai eu du mal à m’attacher aux deux protagonistes. Leur courage est indéniable, mais elles m’ont semblé un peu trop lisses, presque sans aspérités. Comme si leur force prenait toute la place, au détriment de leur intériorité. Je les ai suivies, j’ai tremblé avec elles, mais je n’ai pas ressenti ce lien intime que j’attends parfois d’un roman.

Cela dit, je comprends l’engouement autour de ce livre. Il apporte un regard nécessaire, féminin, sur une période où les femmes ont souvent été reléguées au second plan des récits. Et rien que pour cela, il mérite d’être découvert. C’est une lecture importante, qui aurait peut-être gagné à aller encore plus loin dans la complexité de ses personnages.

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