Huit ans plus tard : écrire encore, écrire autrement





Cela fait déjà huit ans que je tiens ce blog. Huit ans à poser des mots ici, à parler de littérature, à tenter de capturer ce que les livres laissent en moi. Ce n’est pourtant pas mon premier espace d’écriture. Il y a plus de treize ans déjà, je publiais mes avis sur Skyblog — je suis de la team 91, pour celles et ceux à qui ça parlera. À l’époque, je n’avais personne autour de moi avec qui parler de mes lectures, alors j’ai trouvé refuge dans ces espaces numériques où d’autres, comme moi, avaient envie de partager.

Aujourd’hui encore, je continue pour la même raison. Mais les choses ont changé. Le monde du blogging littéraire a évolué, s’est transformé, s’est professionnalisé. Et moi, je ne suis plus la même non plus. En tant que lectrice, j’ai changé de goûts, d’habitudes, de rythmes. Il fut un temps où je dévorais les romances, aujourd’hui je n’en lis presque plus. Trop de déceptions, trop de clichés, parfois des problématiques qui me dérangent. Je me suis tournée vers d’autres genres, et contre toute attente, les thrillers sont devenus mes compagnons réguliers, avec un détour curieux (et plaisant) du côté des cosy mysteries.

Ce changement, je le ressens aussi dans ma façon d’être blogueuse. Les formats ont migré — du blog vers YouTube, puis vers Instagram, des photos aux reels. J’ai observé cette évolution avec un mélange de curiosité et de distance. Les vidéos, ce n’est pas pour moi. J’aime écrire. J’aime mon blog. J’aime cet espace qui ne dépend d’aucun algorithme, où je peux poser ma voix, mes doutes, mes enthousiasmes, sans avoir à séduire une machine.

C’est vrai, j’ai mis ce blog en pause un moment. Instagram avait pris toute la place. Et puis, un jour, j’ai eu cette sensation étrange de me répéter. De ne plus vraiment savoir pourquoi je partageais. Et surtout, d’être influencée, parfois même sans m’en rendre compte.

En 2023, j’ai connu ce que je pourrais appeler un début de burn-out littéraire. J’étais perdue entre les formats, les plateformes, les attentes. Et surtout, j’avais l’impression de ne plus vraiment lire pour moi. Alors j’ai décidé de ralentir. De réévaluer. J’ai ouvert une newsletter, j’ai recommencé à écrire pour le plaisir. À lire vraiment, à interagir à nouveau — même si j’ai encore des efforts à faire de ce côté-là.

J’ai aussi fait un choix important en tant que blogueuse : me laisser un an pour accepter les services presse au compte-goutte. J’en avais besoin. Je ne voulais plus me noyer dans des lectures imposées, surtout quand elles se soldaient trop souvent par des déceptions. Alors je me suis écoutée, tout simplement.

J’ai aussi pris le temps de repenser ce blog, dans sa forme, ses couleurs, ses rubriques. J’ai mis une semaine pour le remodeler à mon image, et j’en suis fière. C’est simple, cosy, et je m’y sens bien. J’ai envie que cet endroit devienne aussi un peu le tien, à toi qui me lis. Une maison numérique où l’on peut parler de livres autrement, sans pression.

Ma bibliothèque aussi a changé. Autrefois, je rêvais de celle de La Belle et la Bête. Il me fallait des étagères pleines, des murs de livres. Ce rêve-là reste en moi, mais j’y ai apporté plus de sagesse. En 2023, j’ai fait un grand tri. J’ai donné, vendu. Des titres que je n’allais jamais relire, des romans jeunesse devenus obsolètes pour moi, des romances qui ne me parlaient plus. J’ai désencombré ma bibliothèque et cela m’a fait du bien.

Ma liseuse, elle, a pris une place nouvelle dans mon quotidien. Avant, je ne l’utilisais qu’en vacances, par souci de praticité. Puis, à force de déceptions et dans une volonté de mieux consommer, j’ai commencé à acheter davantage en numérique. Moins de regrets, plus de souplesse. Et, à ma grande surprise, j’y ai trouvé du plaisir. Je reste attachée au papier, à sa texture, à son odeur, mais je sais maintenant accueillir les deux.

L’année dernière, j’ai lu 320 livres. Un chiffre impressionnant, sans doute, mais qui ne veut pas dire grand-chose. J’ai toujours beaucoup lu, depuis toute petite. Je lis vite, ma vie me le permet. Mais ces dernières années, j’ai aussi remarqué une tendance : il devient difficile de trouver un très bon roman. Les coups de cœur se font rares. Les livres se ressemblent trop, parfois. Et cette impression d’uniformité a fini par m’épuiser.

J’étais lasse. Lasse que le livre devienne un produit avant d’être une belle lecture. Lasse des tendances, des algorithmes, des cases dans lesquelles on nous pousse à entrer. Je reviendrai sûrement sur tout cela dans un autre article.

En huit ans, j’ai changé. Ma manière de lire, de penser, de partager aussi. J’ai encore envie de parler littérature, mais à mon rythme, selon mes envies. Plus selon ce qui fonctionne ou non. Mon blog et ma newsletter sont mes priorités. Instagram passe après. Et tant pis s’il y a moins de likes. Même les plus gros comptes ne les récoltent plus comme avant, non ?

Je ne veux plus dépendre d’un algorithme. Je veux juste lire, écrire, partager. Ralentir. Me reconnecter. Et, surtout, continuer à aimer les livres.

❤️ Merci à toi, à vous de me lire !

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