1984. Après le décès de sa mère, Antoine, 18 ans, passe l'été à la campagne, chez sa tante Lina. Entre chaleur et solitude, il cherche à s'évader dans ses rêves. S'installent alors des gens du voyage aux abords du village... Fasciné par ceux qu'on appelle les Tsiganes, Antoine est attiré par un jeune Manouche aux cheveux de jais et au regard sombre...
Avec cette première incursion dans l'auto-fiction, Johann G. Louis signe un roman graphique aux aquarelles douces et lumineuses, marquée au coin de la nostalgie des années 80.
Éditions Dargaud - ⭐️: 3/5 - Amazon - Cultura
Ce roman graphique, tout en aquarelle, en est une petite capsule de nostalgie. Il se lit avec la même lenteur qu’un souvenir d’été remonte : par touches, par impressions, avec cette texture si particulière que donne la mémoire des jours heureux.
Le choix de l’aquarelle n’est pas anodin — il confère à l’ensemble un charme vintage qui épouse à merveille la tonalité nostalgique de l’histoire. Les planches sont jolies, presque fragiles, et cela les rend d’autant plus précieuses. Il y a du silence dans ces pages, une lumière d’après-midi trop chaude, des voix qu’on devine dans les buissons.
L’histoire se tisse autour d’un fil familial, entremêlé aux souvenirs de vacances. On y retrouve des éléments presque universels : les amours d’été, les amitiés éphémères, la campagne, les journées qui s’étirent et ne veulent jamais finir. Et pourtant, quelque chose résiste. Le récit familial, qui aurait pu être le cœur battant du livre, semble rester en surface. On sent qu’il y avait davantage à dire, à creuser — des émotions à ouvrir, des liens à explorer. Cela laisse une impression d’inachevé, comme un mot suspendu dans l’air.
Mais parfois, le plaisir ne vient pas de ce qui est pleinement dit, mais de ce qui affleure. Ce roman graphique ne bouleverse pas, mais il accompagne. Il glisse doucement entre les souvenirs et les sensations, et c’est déjà beaucoup. Une lecture à savourer avec lenteur, pour ce qu’elle évoque plus que pour ce qu’elle raconte.
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