Les femmes tuent. L’ambition de ce livre n’est pas de retracer la réalité de la criminalité féminine, mais plutôt d’interroger la perception construite autour de quatre grandes affaires qui ont engendré fascination, attirance ou dégoût pour la figure de la femme criminelle. Ces récits ont forgé une représentation déformée, dans laquelle les crimes de femmes sont ramenés, à un moment où à un autre, à des passions – l’amour, la sexualité, la jalousie, voire la folie étant souvent évoqués comme les principaux motifs.
Nous y retrouvons Germaine Berton, l’anarchiste qui a voulu venger la mort de Jaurès en 1923. Les affaires Borlet et Nozière, en 1891 et 1934, plongent les lecteurs dans les méandres sordides de deux familles présumées incestueuses. Enfin, en 1891, le célèbre procès de l’agence d’avortement des Batignolles met en scène la « femme Thomas », accusée d’avoir pratiqué des avortements, et les femmes qui, passées entre ses mains, ont pu être identifiées par la justice.
La couverture médiatique entourant ces crimes a joué un rôle essentiel dans la construction de ce qu’est alors la « bonne » moralité féminine. Ce livre examine ainsi non seulement la façon dont ces affaires ont été façonnées dans les médias, mais aussi les stéréotypes et clichés qui, encore aujourd’hui, imprègnent notre perception de la criminalité féminine.
📖 Editions Passés composés / 214 p. / ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ / 5 / Cultura - Amazon
✒️ Mon avis
J’ai trouvé cet ouvrage à la fois pertinent et éclairant avec le prisme par lequel est raconté ces faits divers assez difficiles qui portent sur la criminalité féminine. Le sujet m’intéressait, car je trouve qu’il existe tout de même un certain tabou sur ces derniers.
On découvre donc 4 crimes commis par des femmes. Cela est raconté d’une façon assez agréable même si bien évidemment, le contenu n’est pas le plus agréable, mais on le sait en couvrant un tel ouvrage. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est qu’en plus du fait commis, on découvre aussi comment la presse en parle. Un petit dossier suit le crime en question et nous permet de nous interroger sur la société en question de l’époque. Comment est mis en avant ce fait, comment certaines choses ne sont pas exprimés clairement, justement du parfois autour du tabou de l’image sainte de la mère de famille. C’est intéressant et je trouve que cela apporte un réel plus que la découverte du crime et du procès en lui-même.
J’ai trouvé que ce livre se lisait très bien, et le fait que les crimes soient de nature différente permettent ainsi de brasser un large éventail de réflexions et suffisent amplement. C’est un ouvrage qui questionne évidemment sur la violence féminine qui existe aussi, et sur les causes de ces derniers.
Un ouvrage pertinent qui apporte un réel plus !