La femme a-t-elle toujours été cette perpétuelle mineure qu'elle fut au XIXe siècle ? A-t-elle toujours été écartée de la vie politique comme elle le fut dans la France de Louis XIV ? Régine Pernoud avec son expérience de médiéviste et d'archiviste, s'est attachée depuis longtemps à l'étude de ces questions. Dans La Femme au temps des cathédrales, elle nous apprend, entre autres : que le plus ancien traité d'éducation est dû en France à une femme, que la médecine était exercée couramment par des femmes au XIIIe siècles, qu'aux temps féodaux, les filles étaient majeures à douze ans, deux ans avant les garçons. Beaucoup d'autres traits de société sont ainsi à découvrir dans cette étude, très approfondie, mais alerte et d'une lecture captivante, menée à travers une multitude d'exemples concrets qui ne laissent échapper aucun aspect des activités féministes au cours de la période féodale et médiévale.
Editions Livre de Poche / Prix: 8,90€ / Cultura / Amazon / Decitre / Eyrolles
Mon avis
C’est un des achats que j’ai effectué lors de ma visite à l’abbaye de Cluny, très bel endroit que je vous recommande de découvrir. J’avais fait dans sa boutique, l’acquisition de cette BD dont je vous parle ici d’ailleurs. L’achat de cet ouvrage n’a d’ailleurs pas été seulement influencé par le lieu où je me trouvais, mais aussi par ma lecture en cours de ce moment qui se trouvait être un court roman historique autour de la figure d’Aliénor d’Aquitaine (ma chronique est ici).
J’ai été fâché pendant longtemps avec cette période de l’histoire de France. Ayant fait des études en Histoire, j’ai étudié cette période qui ne m’a pas vraiment intéressée et les professeurs que j’ai pu avoir n’ont pas aidé non plus à apprécier cette période pourtant très riche, notamment sur le plan littéraire. C’est une des choses que montre ce roman dont je vous parle aujourd’hui, même si ce n’est pas le sujet principal comme le titre de l’ouvrage l’indique.
Via la plume de Régine Pernoud qui est vraiment très agréable à découvrir, car on sent à la fois toutes ses connaissances, mais aussi toute sa passion autour de ce sujet, on découvre la figure féminine à travers différentes époques donc. On peut découvrir que malgré ce que l’on croit, la femme a eu une réelle influence à commencer avec la religion catholique, car c’est tout de même grâce à sa femme, Clotilde que Clovis va se convertir, se faire baptiser et que cela marquera une des dates les plus importantes de l’histoire de France. Cela est un exemple parmi d’autres, car Régine Pernoud nous faire découvrir ds femmes qui ont eu une importance et que l’histoire nous a fait oublier. On découvre que c’est à travers certains prismes, comme la religion donc mais aussi de la littérature pour en citer un autre, que la femme prend une certaine importance. Pour en revenir à la littérature, n’est-ce pas pour Genièvre que Lancelot sera prêt aux sacrifices les plus grands ? Évidemment, on y découvre des noms plus connus comme Alinéor d’Aquitaine et l’abbaye de Fontvraut.
C’est un portrait très intéressant, avec des extraits, des recherches qui se ressentent et qu’on lit avec un grand plaisir grâce à une fluidité de la plume, une simplicité qui rend cette lecture pas aussi “universitaire” qu’on pourrait le croire. Même si évidemment l’autrice balaie un portrait très généraliste, cela est pour moi, une très belle introduction sur ce sujet. C’est un roman qui a son importance et permet ainsi un très beau complément à des ouvrages qui brossent cette période de l’histoire en apportant un regard féminin qui est pourtant essentiel pour comprendre au mieux cette société.