Une lecture pour ne jamais oublier, tout simplement.
Retour à Birkenau de Ginette Kolinka
témoignage | Grasset | 13,00 € | 112 p. | Amazon
"Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir, après avoir été transférée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Dans ce convoi du printemps 1944 se trouvaient deux jeunes filles dont elle devint amie, plus tard : Simone Veil et Marceline Rosenberg, pas encore Loridan – Ivens.
Aujourd’hui, à son tour, Ginette Kolinka raconte ce qu’elle a vu et connu dans les camps d’extermination. Ce à quoi elle a survécu. Les coups, la faim, le froid. La haine. Les mots. Le corps et la nudité. Les toilettes de ciment et de terre battue. La cruauté. Parfois, la fraternité. La robe que lui offrit Simone et qui la sauva. Que tous, nous sachions, non pas tout de ce qui fut à Birkenau, mais assez pour ne jamais oublier ; pour ne pas cesser d’y croire, même si Ginette Kolinka, à presque 94 ans, raconte en fermant les yeux et se demande encore et encore comment elle a pu survivre à "ça"...
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir, après avoir été transférée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Dans ce convoi du printemps 1944 se trouvaient deux jeunes filles dont elle devint amie, plus tard : Simone Veil et Marceline Rosenberg, pas encore Loridan – Ivens.
Aujourd’hui, à son tour, Ginette Kolinka raconte ce qu’elle a vu et connu dans les camps d’extermination. Ce à quoi elle a survécu. Les coups, la faim, le froid. La haine. Les mots. Le corps et la nudité. Les toilettes de ciment et de terre battue. La cruauté. Parfois, la fraternité. La robe que lui offrit Simone et qui la sauva. Que tous, nous sachions, non pas tout de ce qui fut à Birkenau, mais assez pour ne jamais oublier ; pour ne pas cesser d’y croire, même si Ginette Kolinka, à presque 94 ans, raconte en fermant les yeux et se demande encore et encore comment elle a pu survivre à "ça"...
Un roman qui nous plonge aux côtés de Ginette Kolinka dans l'horreur des camps de concentrations.
Une lecture qui fut courte mais qui reste essentielle pour ne jamais oublier. Une histoire parmi la Grande, qui apporte toujours un peu plus d’éclairage sur les témoignages autour des camps de concentrations.
LA VIE DANS LES CAMPS
C’est un point qui m’a marqué en ressortant de cette lecture. La vie. Comment était ce quotidien, au travers de toutes ces questions qui ne nous viennent pas forcément à l’esprit dans nos premières interrogations. Elles sont pourtant essentielles à la survie de ceux qui ont vécu cette horreur. Ginette Kolinka nous éclaire donc de son témoignage sur la nourriture et ce combat permanent, cette sensation de faim permanente. Mais aussi sur l’hygiène et notamment celle des femmes lors des menstruations. Il y a aussi la question autour de la mort qui devient peu à peu tellement banale, trop commune.
Il y a beaucoup de détails visuels et de sensations qui nous permet une plongée aux côtés de Ginette Kolinka afin de faire exister encore un peu, ces lieux dont les entourages ont tellement changé contrairement à cette triste époque.
« Jusqu’ici nous étions des humains. Nous ne sommes plus rien.»
L’APRES …
Il y a ce parallèle intéressant Cette innocence, cette naïveté que possède Ginette Kolinka qui ne sait, malheureusement pas ce qui l’attend et qui espère encore revoir son père et son frère. Mais ces retrouvailles n’arriveront jamais. Nous avons un regard différent sur ces évènements, nous savons l’existence de ces camps mais pour ceux qui ont été prisonniers dans ces lieux, c’est terrible de voir cet inconnu qu’il n’imagine même pas sur place.
Il y aussi l’après. Ce retour dans la famille, renouer avec la vie et avec ceux qui ont échappés à ces scènes qui marquent à vie. C’est aussi garder des tocs, cet instinct de survie. Ginette Kolinka aborde ceci sans détours et c’est très important car il n’y a pas eu que les camps, il y a eu cet après terrible dans les premiers temps. Et pas que. C’est aussi la trace physique, ce corps qui n’est plus le sien et qui doit rependre vie grâce aux proches, grâce aux courages de ces gens.
« Si vous entendez vos parents, vos amis tenir des propos antisémites, racistes, demandez-leur pourquoi ? Vous avez le droit de discuter, de les faire changer d’avis, de leur dire qu’ils ont tort. Le font-ils ? »
Ginette Kolinka fait un ouvrage accessible, court et qui se lit très facilement. Elle aborde les points essentiels afin de mieux comprendre la vie dans ces camps via des axes de la vie quotidienne dans ces lieux. Encore une fois, pour ne pas oublier, je ne peux que vous dire de le lire !