La reprise officielle du blog n’est pas encore arrivée (à partir du
dimanche 2 septembre) mais j’ai retrouvé mon rythme de lecture pendant ce temps
de pause et j’avais envie de vous présenter quelques unes de ces lectures.
La gouvernante suédoise de Marie Sizun
(Folio / 320 p. / Amazon)
RESUME : Quel rôle joue exactement Livia, la
gouvernante suédoise engagée par Léonard Sézeneau, négociant français établi à
Stockholm en cette fin du XIXe siècle, pour seconder sa jeune femme, Hulda,
dans l’éducation de leurs quatre enfants ? Quel secret lie l’étrange jeune
fille à cette famille qu’elle suivra dans son repli en France, à Meudon, dans
cette maison si peu confortable et si loin de la lumière et de l’aisance de
Stockholm ? Il semble que cette Livia soit bien plus qu’une domestique, les
enfants l’adorent, trouvant auprès d’elle une stabilité qui manque à leur mère,
le maître de maison dissimule autant qu’il peut leur complicité, et Hulda,
l’épouse aimante, en fait peu à peu une amie, sa seule confidente. Rien ne
permet de qualifier le singulier trio qui se forme alors. Que sait Hulda des
relations établies entre son mari et la gouvernante ? Ferme-t-elle les yeux
pour ne pas voir, ou accepte-t-elle l’étrange dépendance dans la quelle elle
semble être tombée vis à vis de Livia ? Dans ce récit maîtrisé et romanesque,
Marie Sizun brosse le portrait tout en nuances de ses ancêtres franco-suédois,
s’approchant au plus près du mystère qui les entoure. C’est bien une histoire
d’amour et de mort qui va suivre la réussite fulgurante d’une famille, la
sienne, trois générations plus tôt. Renouant les fils rompus, interrogeant sans
cesse un passé occulté, redonnant vie aux disparus par son talent de
romancière, Marie Sizun éclaire avec tendresse et pudeur les secrets de ces
étonnants personnages.
MON AVIS : J'ai aimé découvrir l'intrigue qui tourne autour de secrets de
famille mais j'avoue avoir été un peu surprise par la narration qui m'a empêché
de m'attacher encore plus aux personnages. Un chouette moment néanmoins avec la
découverte d'une plume qui se lit agréablement ! L’ambiance n’a pas assez
retenue mon attention. Bref un moment lecture agréable, mais dont j’attendais
bien plus et bien mieux tout simplement.
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Les filles au lion de Jessie Burton
(Folio / 508 p. / Amazon)
RESUME : En 1967, cela fait déjà quelques années
qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un
magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain. Et
voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est
acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie. Dès lors, elle se met au
service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à
écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède
un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau
il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui
il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien
le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle. La jeune femme décide de
déchiffrer l'énigme des Filles au lion. Sa quête va révéler une histoire
d'amour et d'ambition enfouie au coeur de l'Andalousie des années trente, alors
que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage. Après Miniaturiste, Jessie
Burton compose une intrigue subtile entre deux lieux et deux époques que tout
sépare en apparence, tout en explorant, avec beaucoup de sensualité, d'émotion
et de talent, les contours nébuleux de la puissance créatrice.
MON AVIS : Lu et approuvé ! J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman et la
découverte de la plume de Jessie Burton qui a su développer tout un univers et
qui m'a donné envie de découvrir "Le miniaturiste" (que j'ai
découverte en série). C'est une plume fluide, pleine d'émotion, de détails
comme je l'apprécie et qui a su m'embarquer dans cette histoire de tableau. Un
joli moment, que je vous recommande, et que je vous recommande en VO car je l’avais
déjà lu en anglais.
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Les tribulations d’une cuisinière anglaise de Margaret Powell
(France loisirs / 256 p. / Amazon)
RESUME : Dans l'Angleterre du début des années 1920, la
jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu
modeste et doit "entrer en condition". De fille de cuisine, elle
devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison.
Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de
ceux qu'on appelle "Eux", des patrons qui ne supporteraient pas de se
voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau
d'argent. Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour
améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le
prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres.
Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop
parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell
(1907-1984). Quarante plus tard, il a inspiré le scénariste de Downton Abbey.
MON AVIS : Cet ouvrage autobiographique a inspiré Downtown Abbaye et je dois dire
que je ne m’attendais pas à cela dans la forme. Pour le fond, on suit le
quotidien de cette cuisinière, ce qui est très intéressant. J'avais
l'impression de faire partie des maisons dans lesquelles elle était employée.
Par contre, pour la forme, le langage est assez familier, chose étrange qui
constate avec le contexte feutré du décor anglais. Mais sinon, c'est un ouvrage
qui se lit vite et bien !