Mon rapport au format numérique : une évolution inattendue mais précieuse



Il y a quelques années encore, je ne jurais que par les livres papier. Rien ne pouvait, à mes yeux, égaler le plaisir de tourner une page, l’odeur d’un roman neuf ou jauni, le contact du papier entre les doigts. Lire sur un écran ? Très peu pour moi. Même si l’on me promettait un confort visuel étudié, l’idée me rebutait.


Et puis le temps a passé. Les vacances sont arrivées, avec leurs valises à optimiser, et la liseuse est devenue un choix presque pratique avant d’être un choix de cœur. Ma toute première, une Kobo Aura, m’accompagne encore près de dix ans plus tard. Elle a été le point de bascule. Au fil des années, j’ai glissé lentement vers ce format, sans même m’en rendre compte.

Je crois que ce qui a fini par m’y faire adhérer pleinement, c’est un mélange d’économie et de lucidité. Je lis beaucoup, et j’aime acheter mes propres romans, même si j’ai la chance d’en recevoir parfois. Mais enchaîner les déceptions littéraires sur des grands formats à 25 euros m’a amenée à me poser les bonnes questions. Pourquoi continuer à cumuler des titres qui ne me touchent pas, qui finissent à donner, revendre ou stocker ?

Avec le numérique, j’ai trouvé un certain apaisement. Moins de pression, moins d’attente aussi. Et une liberté plus grande : celle de lire sans culpabiliser, sans surcharger mes étagères. Lire sur liseuse, c’est devenu ma manière à moi de lire autrement, mais toujours avec passion.

Mon compagnon, lui aussi, a été conquis, notamment pour ses trajets quotidiens. Je lui ai cédé ma fidèle Kobo Aura, pour m’offrir une Clara Color, plus récente, plus confortable, et qui me permet de lire également des bandes dessinées en couleurs, de surligner avec précision… Un nouveau terrain de jeu, que je découvre peu à peu.

Ce changement a aussi accompagné une autre transformation : celle de ma manière de partager mes lectures. J’ai arrêté de me mettre la pression sur Instagram. Je ne photographie plus chaque livre. Je fais mes visuels sur Canva, plus simplement. Et ça me fait du bien.

Je n’ai plus besoin de remplir mes murs de livres pour me sentir lectrice. Ma liseuse est devenue un objet du quotidien, presque un prolongement de moi-même. Elle me permet de lire avec souplesse, de transporter mes lectures sans les abîmer, et de laisser ma bibliothèque respirer.

Finalement, ce que je pensais être un renoncement s’est transformé en redécouverte.

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