À l'occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne. Toute la famille a prévu de s'y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s'annonce parfait.
Mais l'un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d'enfance et des agressions sexuelles qu'elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension. Comment cet homme, pédophile reconnu et déjà condamné par la justice, a-t-il pu être invité à partager ces quelques jours d'intimité familiale ? À côtoyer et partager les jeux des enfants présents ?
Pour Émilie, c'est inacceptable. Ses proches doivent ouvrir les yeux sur la violence de la situation.
Dans un huis-clos oppressant, elle va affronter les membres de sa famille et leur imposer un choix. Qui veulent-ils garder à leurs côtés ? La victime ou le bourreau ?
Editions Dupuis / 15€
Mon avis
Il faut que la parole continue à se libérer et que l’injustice puisse être dénoncée. C’est ici le récit d’Héloïse Martin. C’est un ouvrage courageux qui dénonce ainsi l’inceste dans la famille.
Adapter son histoire dans une bande-dessinée est un choix audacieux, qui n’enlève rien à l’émotion, loin de là. Émilie va se retrouver à la fois avec celui qui a abusé d’elle lors de l’anniversaire de mariage de ses grands-parents, mais aussi entourée de sa famille qui ne prendra pas sa défense, qui voudra qu’elle passe à autre chose puisque la justice a été rendue. Là où Émilie, traumatisée par cette expérience, voit le danger, ne supporte plus le non-dit autour de ce qu’elle a vécu, sa famille ne va pas la protéger et ne pas se positionner autour d’elle. Au contraire. Les propos sont très durs, choquants, révoltants et pourtant sont terriblement entendues par les victimes d’incestes.
Il faut que la parole se libère et j’espère que cette adaptation en BD permettra aussi à un lectorat “plus jeune” de pouvoir être sensibilisé à cela grâce à ce format qui permet un récit plus simple, plus accessible.
Le seul bémol pour moi est le mystère entretenu auprès de celui qui a été me prédateur. C’est un suspens qui à mon sens n’est pas utile, voir pourra entraîner une incompréhension chez certain(e)s.