SYNOPSIS
« Le Chevalier de Maison-Rouge » (1845) se
consacre aux derniers mois de Marie-Antoinette. Dans l'ombre, un homme plein de
passion tente de sauver celle qui fut la reine, en s'appuyant sur le dévouement
d'une femme pure, Geneviève Dixmer ; un amour impossible se tisse entre cette
femme et Maurice Lindey, l'un des républicains héroïques qui ont pour charge de
garder la prisonnière.
Dumas
revient au sujet de son premier récit historique, « Blanche de Beaulieu » , et
il ouvre le grand cycle de ses romans révolutionnaires. À travers la figure
émouvante de Lorin, le républicain nostalgique d'une douceur de vivre perdue,
qui égrène des vers roses et bleus tandis que des têtes tombent, il fonde
l'ensemble de son œuvre sur une interrogation nouvelle, qui fut aussi celle de
Vigny, de Hugo et de Balzac : quelle littérature est-elle possible après la
Terreur ?
Sur
l'abîme creusé par la Révolution, il s'agit en effet, pour Dumas romancier de
toute l'Histoire de France, de jeter un pont vers ce temps disparu, la fin de la
monarchie, ou des monarques. La Marie-Antoinette qu'il recrée dans ce roman, il
la considère ainsi : « Reine, c'est une grande coupable ; femme, c'est une âme
digne et grande. » Une grande et double figure, sur fond d'intrigues amoureuses
et de réforme totalitaire. Personne n'a su, mieux que Dumas, peindre la passion
dans l'Histoire.
MON AVIS
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de classique,
et je n’ai pas
été déçue avec celui-ci ! Malgré
le fait que Le Chevalier de Maison-Rouge de Dumas soit fictif,
il n’en reste pas moins qu’il fait honneur au
genre du roman
historique car il s’inspire de
beaucoup d’événements des années 1792-1793 que
nous pouvons observer au fil des pages ( justifiés par certains documents à la fin du roman !) et qui donnent lieu à
de nombreuses
notes (qui peuvent être très détaillées), ce qui peut perdre
le lecteur dans un premier temps car cela commence dès le chapitre I et
le lecteur ne rentre, à cause de cela, dans l’histoire qu’en fin de
celui-ci ; mais, au fur et à mesure de ma lecture, je m’y suis habituée,
et cela n’était plus aussi dérangeant car on rentre vraiment dans l’histoire,
on ne nous relate pas purement et simplement des faits historiques tel un cours
d’histoire.
Ce qui fait pour moi toute la beauté
de ce roman ce sont trois éléments :
Le premier étant l’écriture sublime d’Alexandre Dumas (c’est le tout premier roman que je lis de lui !), il
nous transporte dans son univers à la fois réel et fictif et le roman devient tout simplement prenant
avec plein de surprises fictives, j’avais du mal à le lâcher ! Le deuxième
étant l’atmosphère
pesante, lourde et inquiétante du
fait de la période choisie qu’est 1793 régentée
par la Terreur et la mort de la reine Marie-Antoinette. Le
troisième élément étant les personnages, du fait de cette période
houleuse dans laquelle Dumas a mis en place ceux-ci, il y a pour effet que le
lecteur éprouve un sentiment d’inquiétude
vis-à-vis d’eux, que ce soit pour le couple Maurice Lindey et Geneviève Dixmer, deux jeunes gens pour qui
cet amour
est impossible et sera puni s’il est découvert car l’un est républicain et haut-gradé et la deuxième est aristocrate et de surcroit mariée !
Ou que ce soit pour les autres personnages
qui sont tout autant important et
que nous suivons également que sont le chevalier de Maison-Rouge, Dixmer, Lorin. L’auteur
nous offre là une palette de personnages incroyables, animés de
passions dévorantes, pour lesquels on s’attache, on s’émeut ; pour moi, ce sont des personnages lumineux dans une France sombre.
On suit également Marie-Antoinette comme
si elle était en partie un personnage de
Dumas,
ce qui fait venir au lecteur toutes sortes d’émotions :
on accompagne la reine de la prison du Temple, à la Conciergerie puis jusqu’à l’échafaud. Or, le lecteur est d’une certaine
manière complice de l’auteur car il sait très bien que Marie-Antoinette
ne s’en sortira pas malgré les espoirs qu’elle
garde –ainsi que le chevalier de Maison-Rouge- jusqu’à la fin, et par ces élans
d’espoir, justement, le lecteur éprouve de la compassion, de la pitié,
et peut avoir également une autre vision de
celle-ci que résume parfaitement Maurice Lindey en
une seule phrase
sublime à mon goût : « Reine,
c’est une grande coupable ; femme, c’est une âme digne et grande ».
Il est dit, dans ce roman, qu’à l’époque où
se déroule l’histoire, on usait beaucoup de références antiques, et je peux
ajouter qu’au moment où j’ai refermé ce livre merveilleux, Dumas fait exactement
pareil : il nous livre une tragédie antique sous
le format d’un roman
historique.
Armony